Nous voici enfin dans la capitale de la Bolivie, Sucre. Ce n’est pas La Paz comme pourrait le croire beaucoup de touristes. La Paz abrite les bâtiments administratifs ainsi que le gouvernement, mais constitutionnellement, Sucre reste la ville capitale.
Notre séjour à Sucre se sera étendu sur 12 nuits. Malgré la relative longue durée, nous avons fait relativement peu d’excursions en dehors de la ville et avons profité au contraire de l’ambiance agréable qui règne sur la ville.
Pour ma part, j’ai pris des cours d’espagnol qui m’auront permis de pratiquer certains aspects que je n’avais pas vraiment approfondis.
Nous avons aussi profité pour suivre un cours de cuisine afin d’apprendre à utiliser les ingrédients locaux.
Grâce à tous ces ingrédients, nous avons pu préparer un piccante de pollo (malgré son nom qui peut faire penser à quelque chose de piquant ne l’est pas). Nous avons aussi préparé un cocktail à base de singani (liqueur nationale bolivienne) et de tumbo.
Certains ingrédients sont plutôt communs et les mêmes que l’on peut retrouver un peu partout dans le monde comme l’ail ou le poulet.
Mais d’autres sont uniques à la Bolivie et les hauts et moyens plateaux comme l’ají, le Singani, les chuños et le tumbo.
- Le tumbo (fruit que l’on peut observer sur le bord du verre) est proche d’un fruit de la passion
- Le ají (qui veut tout simplement dire piment en français) est produit dans les environs de Sucre et est cultivé et trié afin de garder seulement les meilleurs spécimens pour leur qualité gustative plus que pour leur piquant. Nous n’utiliserons pas les graines lors de l’élaboration de notre plat ce qui enlève le côté piquant qu’il aurait pu apporter.
- Le singani est une liqueur distillée à partir de vin blanc ce qui le rapproche gustativement du pisco
- Les chuños sont des pommes de terres déshydratées qui sont réhydratées avant leur utilisation.
La Bolivie n’a pas quatre saisons comme nous en avons en Europe, mais plutôt deux marquées: la saison humide et la saison sèche.
La saison humide se déroule environ du mois d’octobre au mois d’avril. Cette saison marque la production en grand nombre de produits agricoles comme des fruits, des patates ou du quinoa. Mais lors de la saison sèche qui s’étend le reste de l’année, le manque de pluie empêche les plantations de pousser convenablement. Cependant, ce même manque de pluie permet de transformer les aliments obtenus (comme les patates ou les piments) en aliments déshydratés grâce au soleil afin de prolonger leur durée de vie.
C’est aussi au moment de notre passage à Sucre que se déroulait la fête du Pujllay à Tarabuco. Souvent vendu comme le dernier carnaval de Bolivie, cette fête célèbre différents thèmes:
- l’abondance (en offrant des présents à la Pacha Mama, la Mère-Terre)
- historique (en commémoration d’une bataille gagnée contre les Espagnols)
- culturelle (des danses, de la musique et des costumes traditionnels)
Lors de cette grande fête, un pukara est dressé au centre avec les offrandes afin de demander une nouvelle année d’abondance à la Pacha Mama.
Les personnes qui participent à la cérémonie ont toutes un costume traditionnel que l’on peut distinguer sur la photo ci-dessus. La particularité de ce costume sont les éperons attachés à leurs chaussures qui participent au rythme de la musique.
C’est l’occasion pour les personnes venant visiter de faire la fête et pour les enfants de s’amuser avec différentes activités.
La Bolivie est un pays ayant des diversités de paysages et d’altitude formidable. Cela permet une production de fruits exotiques dans la partie plus basse proche de la jungle Amazonienne et de les consommer à Sucre qui se situe, en termes d’altitude, à mi-chemin entre l’Altiplano et la forêt Amazonienne.
Le meilleur endroit pour visiter ce temple du fruit est le marché central de Sucre.
Les fruits peuvent y être consommés en jus, en salade de fruits avec de la crème fouettée ou simplement nature.
Le marché central de Sucre n’est pas seulement les fruits, mais absolument tout ce qui est nécessaire au jour le jour.
L’organisation y est au début un peu difficile à comprendre, mais tout y est à sa place. Les stands se regroupent par type de services/produits vendus.
Par exemple, les jus de fruits sont dans la partie centrale, mais les fruits pour consommer chez soi sont dans un couloir extérieur. Les produits non-périssables (hors habits) sont le long du couloir qui vient depuis la partie boucherie (hors poulet). La boucherie poulet se situe proche des habits. Si vous avez besoin d’une pile pour votre montre, cela se trouve à côté de la section jus de fruits. Les épices quant à elles sont au premier étage. Mais il vaut mieux ne pas se tromper d’escaliers puisque entre étage et demi-étages, tous les escaliers ne mènent pas à notre destination.
Au premier regard, cela ressemble à un chaos. Mais c’est un chaos organisé. Tout à sa place et une fois compris, il est facile de s’y orienter.
En plus de pouvoir acheter ses courses, le marché central offre quatre comedor, sorte de cafétérias où l’on peut s’installer pour y manger ce que les différents stands de nourriture offrent.
Malgré le fait que chaque personne qui a son stand de nourriture est indépendante des autres, les plats proposés par comedor sont très similaires.
On y trouve tout ce que l’on peut y trouver dans un supermarché en Europe, mais ici, chaque personne est indépendante et se réunit dans un des nombreux marchés de la ville.
Sucre est une ville où il est agréable de se balader. Beaucoup de restaurants, bars et cafés profitent d’utiliser des lieux du centre historique et de mettre en valeur des éléments du bâti historique.
Oui, le café se trouve dans le mirador et il est possible de s’asseoir sous les cloches. La vue y est d’ailleurs très bien.
Points d’intérêts
Dans la ville de Sucre et aux alentours, il y a plusieurs points d’intérêts liés à l’histoire, la culture ou encore à la géographie.
Cimetière de Sucre
En Suisse, un cimetière, c’est souvent lugubre et peu invitant. C’est une place pour se recueillir, mais pas pour y passer plus de temps que ça.
À Sucre, mais de manière plus générale en Amérique Latine et d’autres pays, le cimetière est une place plus invitante. Cela n’empêche pas le respect des morts et des personnes venant se recueillir pour autant.
Des traces de dinosaures
Fût un temps, les dinosaures se baladaient dans et autour ce qui fait Sucre aujourd’hui. Une usine de ciment a découvert il y a quelques années un pan de roche vertical avec des traces de pas de dinosaures fossilisées.
Il est possible de s’approcher au plus près du mur afin d’observer les traces de près. Ceci dit, ce qui est impressionnant est la vue dans son ensemble des différents chemins que l’on peut suivre et voir se croiser.
Un château multi-styles
Une famille de puissants aristocrates du 19ème siècle a créé un château puisant son inspiration architecturale depuis plusieurs types d’architecture: arabe, byzantin et une réplique du Big Ben.
Le cratère de Maragua
Le cratère de Maragua est une formation géologique qui s’est formée à la suite de plusieurs phénomènes géologiques:
- plissements tectoniques: les mouvements de la croûte terrestre ont fait plisser les couches sédimentaires
- érosion: l’érosion a progressivement fait apparaître certaines des couches inférieures
Cela permet un résultat spectaculaire comme celui-ci.
Pour arriver à cette vue, il a fallu prendre une route en terre qui permet (ou pas) de croiser deux véhicules en même temps.
Pour l’aller, nous nous sommes arrêtés au sommet du col et avons suivi le chemin inca pour la descente jusqu’au point d’entrée de la région du cratère.
Cela permet de bien voir l’état des routes que l’on a pu faire en retournant.
À l’intérieur du cratère, quelques habitants d’un village restent et font de l’artisanat local.
Les bâtiments des locaux sont somme toute assez vétustes. Le gouvernement bolivien cependant a un programme pour construire des nouvelles maisons (en partie ou complètement) financées par le gouvernement. Ces maisons sont très facilement visibles puisqu’elles ont toute le même style.
À l’arrière-plan de l’église, il est possible de distinguer une de ces maisons subventionnées.
Maragua offre aussi la vue sur une cascade que nous pouvons seulement observer depuis le haut.
