Kevin Grandjean

Bye bye l'Argentine

mardi 4 mars 2025

Nous sommes arrivĂ©s en Argentine le 3 fĂ©vrier et notre dernier jour dans ce grand et beau pays est arrivĂ©. Un peu plus d’un mois plus tard, nous entamons la suite de notre voyage en prenant un bus depuis Salta en direction de La Quiaca.

Je dois bien avouer que ce matin était assez dur puisque le bus partait depuis Salta à 5 heures et demie du matin.

Nous embarquons nos affaires dans le remise (tout en oubliant mon t-shirt derriĂšre, bien entendu) et nous prĂ©parons Ă  faire les 7 h 30 de bus jusqu’Ă  la frontiĂšre Argentine.

Aujourd’hui, nous quittons l’Argentine.

Mais avant de quitter l’Argentine, faisons une petite liste des points positifs et nĂ©gatifs de notre sĂ©jour.

Les positifs

✅ Un pays qui regorge de paysages et de nature incroyable

L’Argentine est un grand pays. Si l’on regarde la carte, on n’a pas nĂ©cessairement l’impression que les voyages sont longs. Mais c’est bien une fausse impression. Le pays n’est pas trĂšs large (bien qu’il fasse environ une Suisse de large vers la partie la plus fine).

Par contre, sur la hauteur, c’est tout autre chose. Ce qui est trĂšs intĂ©ressant d’avoir un pays plus haut que large est qu’en voyageant dans ce mĂȘme pays, nous serons confrontĂ©s Ă  plusieurs mĂ©tĂ©os vraiment distinctes.

Aux chutes d’Iguazu, nous avions une mĂ©tĂ©o trĂšs chaude et trĂšs humide. À Buenos Aires, nous avions une mĂ©tĂ©o chaude, mais supportable. Et une fois arrivĂ©s dans la Patagonie, nous avons retrouvĂ© nos pulls et vestes jusqu’Ă  notre arrivĂ©e Ă  Salta.

La diversité des paysages est aussi diverse que la météo que nous avons eue sur un mois.

Nous sommes passĂ©s de la forĂȘt dense tropicale Ă  la grande mĂ©tropole de Buenos Aires aux territoires dĂ©solĂ©s de la Terre de Feu. Nous sommes remontĂ©s par des steppes arides Ă  cĂŽtĂ© desquelles vivent de petites oasis prĂšs des lacs glaciaires, comme El Calafate et El ChaltĂ©n. Nous avons aussi dĂ©couvert un paysage regorgeant de lacs et de montagnes avec une flore ressemblant Ă  ce que l’on trouve dans nos montagnes suisses pour terminer par une vallĂ©e verdoyante entourĂ©e de terrains en haute altitude et arides Ă  Salta.

Il n’est pas habituel d’avoir autant de diversitĂ© dans un seul pays et l’Argentine fait partie de ce petit nombre de pays.

✅ L’anglais y est facile

Lors de notre arrivĂ©e en Argentine, j’avais une petite base d’espagnol (que j’espĂšre sincĂšrement amĂ©liorer). Mais le peu d’espagnol que l’on savait a suffi Ă  nous aider au quotidien. Il s’avĂšre que beaucoup de monde a au moins une base minimale d’anglais si ce n’est pas un niveau proche d’un bilinguisme pour certains.

Et les personnes Ă©tant trĂšs fluides avec un bon niveau d’anglais ne sont pas nĂ©cessairement les personnes qui ont voyagĂ© Ă  l’Ă©tranger. Lors de notre visite Ă  Salta, nous avons eu une guide qui a vĂ©cu toute sa vie Ă  Salta et a appris l’anglais lĂ -bas. Si elle ne nous avait pas dit qu’elle n’avait jamais visitĂ© de pays anglophone, il aurait Ă©tĂ© dur de l’imaginer.

✅ Les vols domestiques y sont frĂ©quents et “ponctuels”

Ponctuel est mis entre guillemets, puisque nous avons uniquement voyagĂ© avec la compagnie nationale Aerolineas Argentinas. Avec cette compagnie, nous n’avons pas eu de souci sur tous les vols que nous avons pris. Mais il existe deux autres compagnies low-cost (JetSmart et FlyBondi) qui offrent des liaisons domestiques. AprĂšs de multiples retours de diffĂ©rentes personnes, nous avons prĂ©fĂ©rĂ© les Ă©viter puisque les vols de ces deux compagnies sont souvent sujets Ă  des retards, dĂ©calages de jours ou tout simplement annulation.

Les tarifs de ces compagnies sont bien moins chers, mais c’est un jeu de roulette russe auquel nous ne voulions pas participer.

✅ La buena comida

Si l’on pense Ă  l’Argentine, on imagine le vin et les piĂšces de bƓuf. C’est vrai. Mais ce n’est pas tout. La cuisine en Argentine est inspirĂ©e des diffĂ©rents immigrĂ©s qui sont arrivĂ©s au fil du temps. Il n’est pas donc pas impossible de se rĂ©galer avec des pĂątes et pizzas Ă  l’italienne, de manger un bon filet de bƓuf avec du vin, de se rĂ©galer avec des empanadas ou encore de manger un Ă©quivalent de schnitzel.

Il est facile d’y trouver son compte en Argentine et d’apprĂ©cier son moment au restaurant.

✅ Le matĂ©

Je connaissais l’existence du matĂ© avant de venir en Argentine. Mais je dois bien avouer avoir Ă©tĂ© surpris par l’omniprĂ©sence de cette boisson dans le quotidien des Argentins. Il n’est pas rare de voir des Argentins avec un thermos Ă  la main et un matĂ© dans l’autre, se promener dans les rues, attendre l’avion Ă  l’aĂ©roport, conduire un bus ou s’asseoir sur un banc. Et ceci Ă  toute heure de la journĂ©e ou de la nuit.

Nous buvons beaucoup de cafĂ© en Europe, mais ce n’est rien comparĂ© au matĂ© en Argentine.

Et je dois bien avouer m’ĂȘtre pris au jeu. J’ai pu acheter mon nĂ©cessaire Ă  matĂ© pour le reste du voyage. J’ai ma petite sĂ©lection de yerba matĂ© dans mon sac que je vais pouvoir dĂ©guster quand j’en ai envie.

Les négatifs

❌ L’argent y est compliquĂ©

Nous n’avions pas bien prĂ©parĂ© notre arrivĂ©e en Argentine. Le meilleur moyen de se dĂ©brouiller sur place est d’avoir de beaux billets bien beaux de dollars amĂ©ricains. C’est le Saint Graal en Argentine. C’est tout simplement le meilleur moyen d’obtenir des pesos argentins. Le taux Ă  l’Ă©change sera l’un des meilleurs.

Parce que l’Argentine est avant tout une sociĂ©tĂ© oĂč le paiement en liquide (efectivo) est roi. Certains commerces acceptent la carte (surtout dans les grandes villes et lieux trĂšs touristiques). Mais pour d’autres, le liquide est le seul vrai moyen de paiement pour les Ă©trangers. Il y a aussi souvent des rĂ©ductions de prix trĂšs importantes sur les paiements en liquide. Il est donc fortement intĂ©ressant d’avoir assez de monnaie sur soi pour profiter de ces offres intĂ©ressantes.

Et donc, le moyen le plus facile pour obtenir des pesos est d’avoir des dollars sonnants et trĂ©buchants sur soi. Le second meilleur moyen d’avoir du liquide est probablement celui que nous avons utilisĂ© (Western Union).

Le fait que l’inflation y soit galopante n’aide pas au commerce, puisque les prix sont souvent absents des menus ou des Ă©tals. Il faut demander pour savoir combien coĂ»te quelque chose.

Ça rend l’expĂ©rience de l’Argentine plus difficile qu’elle ne pourrait l’ĂȘtre.

❌ Les distances sont longues (et donc cher)

Le pays regorge de paysages tous les plus incroyables les uns que les autres. Mais ces diffĂ©rents paysages ne sont pas Ă  cĂŽtĂ© les uns des autres. Si l’on veut uniquement faire les points les plus importants, les distances sont si grandes que le seul vrai moyen d’arriver rapidement Ă  destination est l’avion. C’est un moyen de transport coĂ»teux et qui n’est pas le plus Ă©conome en CO2.

❌ Les prix pour les Ă©trangers sont particuliĂšrement Ă©levĂ©s

Pas de chance, fin 2024, le tarif des entrĂ©es pour les parcs nationaux a fortement augmentĂ© (pour tout le monde). Mais la diffĂ©rence absolue est beaucoup plus Ă©levĂ©e pour les Ă©trangers que pour les nationaux. Au final, en venant de Suisse, l’impact est tout de mĂȘme moindre que si nous venions d’un pays ayant un pouvoir d’achat moins Ă©levĂ©. Mais reste-t-il que payer environ 40 CHF pour aller marcher une journĂ©e revient assez cher.

Conclusion

L’Argentine est un pays que j’ai beaucoup apprĂ©ciĂ©. C’Ă©tait mon premier contact avec l’AmĂ©rique latine (si l’on ne compte pas les deux jours passĂ©s au BrĂ©sil) et je dois avouer avoir bien apprĂ©ciĂ©. Il y a une sorte de dĂ©contraction par rapport Ă  la vie que l’on retrouve plus facilement qu’en Suisse (ou d’autres pays europĂ©ens). Il faut aussi rĂ©apprendre Ă  faire certaines choses. Par exemple, Amazon est inexistant dans la majoritĂ© des pays d’AmĂ©rique du Sud, et la plupart des marques ou produits connus sont soit inexistants, soit hors de prix. Il faut donc trouver les alternatives locales.

Les Français ne seront pas dépaysés par contre. Une des chaßnes de supermarché principales en Argentine est Carrefour.

Au final, je pense revenir en Argentine. MalgrĂ© un mois Ă  visiter ce pays, je n’ai pu qu’effleurer la surface de ce qu’il avait Ă  offrir.

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