Kevin Grandjean

Buenos Aires

mardi 4 février 2025

Buenos Aires, la capitale de l’Argentine. Une immense ville où nous avons vite repris des habitudes de grande ville: Uber, livraison à domicile et surtout, les flat whites ☕️.

Il faut bien dire que le café de spécialité n’est pas la “spécialité” de chaque région du monde. J’avais pu refaire le plein de flat whites à Montréal et je continue de le faire à Buenos Aires.

Buenos Aires, la capitale de l’Argentine. Parlons-en un peu de cette capitale. Buenos Aires, ou CABA (Ciudad Autónoma de Buenos Aires) pour les intimes, est la plus grande ville hispanophone du monde (après Mexico City). Et en arrivant en avion, ça se voit à quel point la ville est immense. En termes d’architecture, on trouve des inspirations européennes dans le quartier de la Recoleta, des maisons un peu plus au style plus éclectique dans le quartier de Palermo, une maison rose qui fait office de palais présidentiel et des gratte-ciels dans le Puerto Madero.

Nous avons atterri dans l’aéroport Aeroparque (AEP) qui fait office de hub pour les vols domestiques et régionaux. L’aéroport d’Ezeiza est plutôt orienté vers les vols internationaux (bien qu’il y ait aussi des vols domestiques).

Pour une raison que j’ignore, en réservant notre hôtel avec Booking, nous avons eu droit au transfert gratuit vers notre hôtel. Aucune idée pourquoi, mais je prends.

La ville de Buenos Aires est divisée en blocs. Presque toutes les rues sont à sens unique et ne permettent que d’aller à droite ou de continuer tout droit. Pour pouvoir changer de direction (par exemple vers la gauche), il faut des fois tourner complètement autour d’un bloc de maison. Je dois bien avouer que je suis assez content de ne pas avoir à conduire moi-même. Sans GPS, ce serait dur d’arriver au bon point (à moins de connaître la ville comme sa poche).

Notre visite à Buenos Aires n’a pas été autant énergique que nos premiers arrêts. On a dû beaucoup préparer la suite de notre voyage en Argentine vu que l’on s’est rendu compte que les tarifs avaient pas mal évolué contrairement à nos attentes (l’inflation et probablement d’autres facteurs).

Divisons un peu notre expérience Buenos Aires en secteurs:

Cafés

Nous avons visité plusieurs cafés lors de notre passage à Buenos Aires. Un en particulier a été notre base d’opérations pour l’entièreté de notre séjour. Le café Kudzu était juste à côté de notre hôtel et offrait des bons encas en plus de proposer de bons flat whites et du jus d’orange pressé.

Les Argentins ont une appréciation différente du croissant que l’on a en France ou en Suisse. Le croissant est utilisé pour des plats salés comme ce “Croissant con jamón, queso y huevo”. C’est plutôt nourrissant comme encas.

Notre deuxième base d’opération a été le Coffee Bara (café complètement inspiré par le capybara. Un animal présent en Amérique du Sud).

Nous avons profité du même genre d’encas, mais ici nous avions un litre de jus d’orange pressé pour un prix très raisonnable et de beaux flat whites.

Le mur du café est rempli de dessins des précédents visiteurs et lors de la commande, vous pouvez recevoir des feuilles et des crayons de couleur. Voici donc mon humble participation à cet effort collectif. En espérant sincèrement que mon niveau en espagnol progresse plus vite que mes compétences en dessin.

Visites et balades

Nous avons profité de notre séjour à Buenos Aires pour organiser la suite de notre voyage. Nous avons donc passé pas mal de temps dans des cafés à faire chauffer la carte de crédit pour acheter des billets domestiques ou de louer des logements. Mais nous avons aussi profité pour visiter un peu la ville.

Parmi les attractions de la ville, il y a le cimetière de la Recoleta (avant d’y avoir mis les pieds moi-même, j’avais du mal à croire qu’un cimetière pouvait être une attraction touristique).

Du point de vue d’un étranger à l’histoire argentine, c’est une visite intéressante vu que l’on voit des statues un peu partout et les tombeaux sont assez impressionnants. Mais un initié à l’histoire argentine doit probablement reconnaître beaucoup de noms des livres d’histoire ou même de l’histoire récente.

Ce n’est pas mon expérience favorite de la ville. Au final, nous sommes passés à travers le cimetière assez rapidement et l’entrée était tout de même 17620 ARS par personne (environ 15 francs).

Ce que j’ai beaucoup apprécié en revanche, c’est le marché couvert de San Telmo et le marché artisanal qui est sur la rue Defensa tous les dimanches.

Le marché artisanal monopolise la rue Defensa sur presque un kilomètre avec des stands de chaque côté de la rue. Il y a de vraiment de tout. Des articles qui donnent l’impression de ne pas être tant artisanaux que ça (du moins pas artisanalement fait en argentine si vous voyez ce que je veux dire). Et d’autres qui sont tout à fait artisanaux (le papy derrière son stand qui ajoute un nouvel article au fur et à mesure de la journée).

À chaque croisement de rue, on peut acheter du jus d’orange frais (pressé sur place) pour un peu moins de 2 francs le demi-litre.

Il faut savoir qu’il y a beaucoup de monde à ce marché. Argentins comme touristes.

C’est aussi là-bas que j’ai pu démarrer ma nouvelle addiction (ça va pas remplacer le café, mais j’avoue bien apprécier).

Dans le marché couvert de San Telmo, il y a un des seuls restaurants de raclette du pays (on a pas essayé, mais j’avoue avoir été tenté tout de même).

Il y a aussi une sorte de barbecue intérieur qui sentait fort bon en passant à côté.

Les dimanches lors de la foire de San Telmo, il y a des démonstrations de tango dans la rue. En se baladant, il n’est pas compliqué de tomber sur différents couples/groupes qui exécutent des pas de tango.

Il y a aussi un marché pour les antiquités où j’ai vu une belle quantité de Rolleiflex.

Nous avons aussi profité pour visiter Caminito. Un quartier où les maisons sont colorées de manière extensive. La rue est sympathique, mais fortement touristique.

Autres

Par autre, il y a précisément un endroit: le Western Union.

Avant mon passage par l’Argentine, le Western Union était un autocollant que je voyais collé sur la façade de certains magasins douteux. Depuis mon arrivée en Argentine, c’est devenu un de mes meilleurs amis.

La relation de l’Argentine avec l’argent est assez tumultueuse depuis quelques années. En même temps, que faire quand la valeur de votre argent durement gagné est dilapidé en quelques années (voire mois ou semaines en fonction de la date) comparé à d’autres monnaies.

Le graphe suivant montre l’évolution du pesos argentin face au dollar américain sur cinq ans.

Il est compliqué d’imaginer pouvoir mettre de côté en pesos argentin et profiter de sa retraite dans une trentaine d’année quand ce qui est gagné un jour peut ne plus valoir grand chose une année plus tard.

Cette dure réalité est présente de plusieurs manières dans la vie de tous les jours.

  1. Les prix ne sont pas nécessairement indiqués sur les articles. Si vous voulez savoir combien coûte quelque chose, il faut le demander. Les prix peuvent changer très régulièrement et mettre à jour l’entièreté de l’inventaire prend beaucoup de temps.
  2. Les dollars américains sont très appréciés. Si vous arrivez avec des dollars, vous allez pouvoir les échanger à un taux supérieur au taux officiel dans des bureaux de change non officiels. Baladez-vous dans la rue Florida et écoutez le doux chant des “Cambio! Cambio!” des gens qui échangent de l’argent (dollar américain ou euro).
  3. Les bancomats ne permettent pas aux cartes émises en dehors de l’argentine de retirer plus de 40000 pesos argentins par retrait (environ). Pour chaque retrait, des frais d’environ 10000 pesos sont appliqués. Le retrait d’argent au bancomat est donc un gouffre financier pour quiconque veut utiliser cette option.

Quelles options y a-t-il donc? Le paiement par carte et le paiement en espèces.

Le paiement par carte est assez facile. Dans notre cas, nous utilisons Revolut et évitons donc la majorité des frais de carte de crédit concernant le change de monnaie. Il s’avère que le taux utilisé pour le paiement par carte de crédit est plus avantageux que le taux officiel. Ça permet donc à mes francs d’aller un peu plus loin.

Il semblerait qu’il y ait une obligation légale d’accepter la carte, mais beaucoup de commerçants offrent un rabais si la facture est payée en liquide (efectivo en espagnol). Des fois, le rabais est vraiment intéressant. Il vaut donc mieux avoir un moyen de retirer de l’argent sans les frais exhorbitants des bancomats.

Et c’est là qu’intervient Western Union.

Western Union est un service qui permet d’envoyer de l’argent d’un point A à un point B et d’une personne A à une personne B.

Historiquement, quelqu’un allait déposer de l’argent dans un bureau Western Union d’un pays et l’envoyait à une connaissance (famille, ami) dans un autre pays. Western Union fait office de plateforme et prend des frais de service au passage.

Aujourd’hui, Western Union a une application depuis laquelle il est possible de générer un transfert. Le transfert peut être payé par carte de crédit et il suffit d’indiquer les informations de la personne qui va recevoir l’argent.

Les informations requises sont les suivantes:

Il est donc tout à fait possible de se faire un versement à soi-même. Western Union va certes prendre sa part, mais elle sera moindre que les presque 25% que les bancomats prennent sur chaque retrait (le plus bas que j’ai eu était de 10 francs pour un équivalent de 300 francs de retrait: 3%).

Mais il s’avère que Western Union offre un taux de change bien supérieur à la carte de crédit et aux autres taux de change. Donc les frais initiaux s’effacent assez vite.

Il faut donc trouver un bureau Western Union assez fiable pour retirer son argent. Personnellement, je me suis basé sur les notes sur Google Maps pour éviter les bureaux “problématiques”.

J’ai donc pu retirer plusieurs fois de l’argent sans soucis (le compte était bon à chaque fois et la procédure était simple et efficace).

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